Abstract

L’exploitation commerciale des produits forestiers non ligneux a animé et anime encore au plan international les débats sur la gestion durable des forêts, notamment par son apport en matière de conservation, d’amélioration des conditions d’existence des populations locales et de gestion participative. Cependant, l’exploitation commerciale des PFNL soulève la problématique de la durabilité tant au plan écologique, économique que sociopolitique. La présente recherche traite de cette problématique en prenant comme PFNL d’illustration le raphia dans la forêt marécageuse Hlanzoun. Elle vise à analyser la durabilité socio-économique et environnementale de l’exploitation du raphia dans la forêt marécageuse « Hlanzoun ». La méthodologie utilisée est une combinaison d’approches quantitatives et qualitatives. Les outils d’analyse de données utilisés sont entre autre, la statistique descriptive, l’analyse filière des revenus d’exploitation et des valeurs ajoutées et l’analyse du système socio-écologique. Nos résultats montrent que le raphia est une plante à usages multiples. Que ce soit les feuilles, les fibres, la sève ou le tronc, tout ou presque peut être valorisé sur le raphia. Au niveau des villages riverains du Hlanzoun l’exploitation de la sève du raphia et sa transformation en alcool alimentaire est de loin le type d’usage qui procure le plus de revenu malgré le fait que les autres types d’usages mobilisent un nombre plus important d’acteurs. L’exploitation commerciale de ce PFNL se déploie suivant une organisation relativement simple et avec des caractéristiques propres à la plupart des activités de la petite production marchande des économies sous-développées en crise. Cette exploitation est essentiellement articulée autour des coupeurs/collecteurs, des intermédiaires commerciaux, des agents de transformation/conditionnement et des consommateurs des produits finis. La contribution annuelle totale de la filière raphia au développement a été estimée à 192 429 633 Fr. CFA (environ 385 000 dollar) et les revenus d’exploitation de tous les acteurs ont un signe positif malgré le faible niveau de technologie et de formation. Le raphia apporte donc des revenus relativement importants aux divers acteurs en dépit des handicaps de la filière et du déficit d’équité dans la répartition des richesses produites. Au plan de la gouvernance, on note un déficit d’instances, de règles et de procédures, dont l’effectivité et la légitimité sont clairement établies. Cet état de chose laisse le parc à raphia dans un régime d’accès « libre » mais seulement pour les riverains ; nous nous retrouvons donc en présence d’un système de cueillette, caractérisé par l’exploitation de plants immatures et la surexploitation, mettant en péril la capacité de renouvellement de la ressource et même l’avenir de la filière. On note cependant un effort de contrôle de l’accès des non riverains et des tentatives d’adaptation des riverains. En effet, le nombre d’exploitants est passé de 148 à 92 entre 2008 et 2010 et le nombre de pieds de raphia saignés est passé de 15 452 à 8 832 durant la même période. Au total, l’exploitation du raphia dans le Hlanzoun s’inscrit dans un environnement défavorable par rapport aux exigences de développement durable d’une filière de PFNL. Mais les divers acteurs sont à présent conscients de la nécessité d’agir pour une meilleure réglementation de l’accès et de l’exploitation.

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