Abstract

This article will consider the case study of Québec’s Bill 94 (An Act to establish guidelines governing accommodation requests within the Administration and certain institutions), introduced in March 2010, one of many recent bans imposed on the wearing of the niqab in the West. Citing the importance of “the right to gender equality and the principle of religious neutrality of the State,” Bill 94 emphasizes the necessity of “un visage découvert” or “naked face” when giving or receiving a broad range of public services in Québec, including all government services, childcare centres, hospitals, and health and social service agencies. According to section 6 of the Act, “If an accommodation involves an adaptation of that practice and reasons of security, communication or identification warrant it, the accommodation must be denied.” While quasi-neutral, this bill clearly has a disproportionate impact on religious women who wear the niqab. In fact, as a direct result of the legislation, Muslim women will likely disappear from the public sphere and be restricted to the private home where they might effectively be dependent on male family members to navigate the “market place” on their behalf. Borrowing from Charles Taylor’s A Secular Age, this paper will consider the distributive consequences of the niqab ban, a critical juncture of “religion-state relations” in which belief is more and more relegated to the private sphere in Quebec. The article will use Bill 94 to explore this peculiar manifestation of “secularism” with the concurrent existence of “governance feminism”— how the privatization of belief goes hand in hand and is perversely reinforced by a colonial discourse on gender equality, leaving some already marginalized women out of the public gaze. Is this legislated demand for a “naked face” truly the logical outcome of a successful feminist movement (as some have asserted) or isthis erasure of religious women in fact the latest veil of patriarchy?Cet article porte sur le projet de loi no 94 du Québec (Loi établissant les balises encadrant les demandes d’accommodement dans l’Administration gouvernementale et dans certains établissements), présenté en mars 2010, l’une des nombreuses interdictions au port du niqab en Occident. Citant l’importance « du droit à l’égalité entre les femmes et les hommes et du principe de la neutralité religieuse de l’État », le projet de loi no 94 souligne la nécessité, au Québec, d’avoir le « visage découvert » lorsqu’on fournit ou reçoit des services publics offerts, notamment, par le gouvernement, des garderies, des hôpitaux et des organismes de services sociaux et de santé. Aux termes de l’article 6 de la Loi, « lorsqu’un accommodement implique un aménagement à cette pratique, il doit être refusé si des motifs liés à la sécurité, à la communication ou à l’identification le justifient. » Bien qu’il soit quasi neutre, ce projet de loi a nettement un effet disproportionné sur les femmes pratiquantes qui portent le niqab. En fait, il aura probablement pour résultat direct de faire disparaître les musulmanes de la sphère publique et de les confiner à leur foyer, où elles devront probablement laisser les hommes faisant partie de leur famille occuper leur place sur le marché. S’inspirant de l’ouvrage A Secular Age, de Charles Taylor, l’article porte sur les conséquences distributives de l’interdiction de porter le niqab, phase critique des relations entre l’État et la religion au cours de laquelle, au Québec, le religieux est de plus en plus relégué au domaine privé. On y traite du projet de loi no 94 afin d’examiner cette manifestation particulière de la laïcité et l’existence parallèle de la gouvernance féministe. En d’autres termes, on y étudie de quelle façon la privatisation du religieux va de pair avec un discours colonial sur l’égalité des sexes et, d’une manière perverse, est renforcée par celui-ci, phénomène qui soustrait au regard public des femmes déjà marginalisées. L’exigence législative du visage découvert est-elle vraiment la suite logique d’un mouvement féministe couronné de succès (comme certains l’affirment) ou cet effacement de femmes pratiquantes constitue-t-il en fait le nouveau voile du patriarcat?

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