Abstract
À travers l’observation ethnographique de trois espaces singuliers dans le nord du Maroc – une morgue, une « forêt » et un presbytère – l’article explore les articulations entre expérience migratoire et violence des frontières à partir de la perspective des migrants eux-mêmes. Il démontre que les migrants font l’expérience d’au moins trois formes de violence en frontière, émergeant à la fois du contrôle étatique, des réseaux de la circulation irrégulière, et de l’assistance humanitaire. Cependant, plutôt que de s’articuler dans un rapport cumulatif, ces différentes formes de violence convergent et se renforcent respectivement au sein d’un continuum qui irrigue la trajectoire migrante. Les migrants pour leur part, ne sont pas de simples objets de ce continuum. Non seulement ils définissent des pratiques pour contrer ses effets – quitte à générer ce faisant de la violence à l’égard de leurs pairs – mais de plus, ils réinterprètent l’expérience de la violence dans un registre moral qui valorise le risque en migration, sans pour autant naturaliser leur exposition à la mort en frontière. Ils sont donc des acteurs à part entière de la « fabrique » de la frontière et des violences qui la composent, et ce, qu’ils s’opposent à, ou se réapproprient ses effets.
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