Abstract

En 1892, le chef du parti liberal, Wilfrid Laurier, demanda a John Charlton, gros entrepreneur forestier et depute de North Norfolk, en Ontario, d'aller a Washington discuter avec les politiciens americains de la possibilite d'etablir une reciprocite commerciale. Charlton, promoteur de longue date du libre-echange canado-americain, avait etabli de nombreux contacts avec des Americains proeminents au cours de voyages realises en prive pour appuyer le demantelement des obstacles a l'importation du bois d'oeuvre. Les voyages interesses de Charlton firent l'objet de critiques de la part des tories, qui etiqueterent ce representant a la Chambre natif des Etats-Unis, le « depute du Michigan » et le « traitre yankee ». Les historiens ont en outre critique Charlton pour sa diplomatie informelle souvent interessee et balourde. Laurier chercha cependant a exploiter l'interet tres personnel de Charlton a ses propres fins politiques. Il le depecha plusieurs fois pour des missions quasi inutiles, dans le seul but d'amadouer les libre-echangistes liberaux, au meme moment ou grossissaient les rangs des protectionnistes a Washington comme au sein du Parti liberal. Le chef de ce dernier promit de plus a Charlton une reconnaissance officielle de son travail, sous la forme soit de la direction d'un commissariat a Washington, soit d'une poste ministeriel. Mais apres l'election des liberaux en 1896, Charlton se montra frustre du manque de progres quant a la reciprocite, de meme que de la rupture des promesses de Laurier concernant son avancement. De plus en plus isole au sein du parti, il se detacha pratiquement des liberaux aux elections de 1900. Un examen des activites de Charlton comme envoye non officiel de Laurier permet de mieux comprendre la politique du Parti liberal et les relations canado-americaines au tournant du siecle

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