Abstract

Résumé : L’homme qui plantait des arbres, la nouvelle que Jean Giono a publiée en 1952, raconte l’histoire d’un berger solitaire qui consacre des décennies à planter inlassablement des arbres dans le sud de la France et à restaurer la vie, l’eau, la végétation et le bonheur dans une région autrefois ravagée. Des indices dissimulés dans l’histoire, moins évidents, relèvent les causes de la désolation et de la déforestation de la région aux mains de charbonniers désespérés. Même si Giono a rédigé sa nouvelle en 1952, avant que le terme « changement climatique » soit inventé, il était en parfaite harmonie avec le monde naturel et s’inquiétait des effets destructeurs attribuables à l’exploitation irresponsable de l’environnement par la population humaine. Cette histoire remarquablement visionnaire rappelle le XXIe siècle actuel avec ses sécheresses, ses incendies et ses inondations, qui font les manchettes au quotidien. Frédéric Back, environnementaliste et planteur d’arbres dévoué, a consacré six ans de sa vie à adapter l’histoire de Giono pour l’écran. La transposition de cette nouvelle à l’écran est l’objectif analytique du présent article. Sa représentation des causes et des effets des changements climatiques et de la désolation qui en découle est particulièrement intéressante. L’animation de Back est plutôt inquiétante, mais il s’arrête brusquement et propose une solution pour imaginer un monde meilleur, plus sain, une vision qui repose sur l’idée que les humains prennent soin du monde naturel et coupent court aux pratiques qui mettent la vie sur Terre en péril pour en faire des agents positifs des changements climatiques. Ainsi, dans le film, la représentation des changements climatiques n’évolue pas irrévocablement vers une catastrophe comme le font la plupart des films de fiction climatique. L’histoire de Giono en est une de rédemption, démontrée par le passage de Back d’une palette monochromatique au début du film à des scènes qui rappellent les jardins de Monet à la fin, foisonnants de couleurs, de vie et de joie. Pour comprendre le film, l'auteur aborde le militantisme environnemental tant de Giono que de Back et examine les films antérieurs de Back.

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