Abstract

Cet article contribue à l’exploration des contestations socialistes et anti-centralistes pendant la Deuxième République française. En analysant les soubassements d’une critique babouviste formulée par le député Joseph Benoît, l’article met en lumière une tradition discrète de la démocratie directe. Le projet de loi présenté en 1850 à l’assemblée Législative et intitulé « Proposition sur l’organisation cantonale. Constitution populaire du canton » défend l’existence d’un centralisme administratif et législatif combiné à une décentralisation du pouvoir exécutif au niveau cantonal. Il discute des modes de désignation des représentants en proposant des critères mixtes. Si à bien des égards, le projet de loi présente des similitudes avec la Constitution de l’an III (1795) et la doctrine babouviste de Buonarroti, Benoît se démarque du robespierrisme en rejetant le principe de la propriété privée individuelle et n’adhère pas pour autant au communisme de répartition buonarrotien. Le néo-babouvisme revendiqué par Benoît entend ainsi promouvoir un « volontarisme unitaire » par le bas, régulé par un contractualisme rousseauiste renouvelé.

Full Text
Published version (Free)

Talk to us

Join us for a 30 min session where you can share your feedback and ask us any queries you have

Schedule a call