Abstract

Utilisée pour la première fois par le critique de théâtre Irving Wardle dans un article publié en 1958, l’expression comédie de menace est devenue une formule passe-partout appliquée de manière systématique au théâtre d’Harold Pinter. Wardle a pourtant proposé une définition précise du genre, à la fois thématique et esthétique, reposant sur le motif de l’intrusion malveillante ainsi que sur l’alliance paradoxale du comique et de la menace. Cet article se concentrera sur la définition esthétique, plus précisément sur la simultanéité de la farce et de la menace dans The Birthday Party et du nonsense et de la menace dans The Dumb Waiter. Dans ces deux pièces, le nonsense et la franche comédie occupent une place prépondérante mais la menace n’est jamais bien loin. Goldberg, McCann et Ben sont en effet à la fois des clowns et des tyrans. Le comique de gestes et le langage fantasque qu’ils utilisent sont tout aussi divertissants qu’inquiétants, évoquant des images de persécution et de torture. Cette simultanéité sera toutefois nuancée en termes de production et de réception dans la mesure où le comique peut l’emporter sur la menace et vice versa, laissant au lecteur-spectateur le soin de décider de l’appartenance générique de ces pièces.

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