Abstract

RésuméIntroductionLes études sur le syndrome de Guillain-Barré (SGB) sont rares en Afrique subsaharienne caractérisée par un plateau technique médical limité et une fréquence relativement plus élevée de maladies infectieuses.ObjectifsLes objectifs de ce travail sont de décrire les caractéristiques du SGB au Togo à travers une cohorte de patients suivis dans le service de neurologie du CHU Campus de Lomé.MéthodologieL’étude s'est déroulée de mai 2015 à juillet 2019. Les patients présentant un SGB des niveaux 1, 2 ou 3 des critères de certitude diagnostique de Brighton, ont été inclus de façon consécutive. Ils ont été évalués à l'admission puis à 6 mois et à 1 an d’évolution à l'aide du score d'invalidité SGB (GBS score) et du score neuromusculaire du Medical Research Council (MRC sum-score). Les variables qualitatives et quantitatives ont été exprimées, respectivement, en fréquence et en médiane (intervalle interquartile).RésultatsSur 7 012 patients hospitalisés, 28 (0,39%) présentaient un SGB avec une prédominance féminine (20 femmes soit 71%) et un âge médian de 40 (IQ: 27-53) ans. La présentation clinique majoritairement était constituée par des troubles sensitivo-moteurs bilatéraux des membres à prédominance crurale associés à une diplégie faciale et précédés d'un évènement infectieux. A l'admission, la marche était possible (GBS score 0 à 3) chez 11 patients (39%) et le MRC sum score médian était de 28 (IQ: 12-38). La dissociation albumino-cytologique était présente chez 13 des 20 patients ayant eu une ponction lombaire (65%). Les sous-types démyélinisant et axonal ont représenté chacun 47% (9/19 patients ayant eu un électroneuromyogramme). Les immunoglobulines et la corticothérapie par voie intraveineuse ont été respectivement administrées chez 18% (n=5) et 50% (n=14) des patients. La létalité hospitalière était de 11% (n=3). Le MRC sum score médian à six et 12 mois étaient respectivement de 40 (IQ: 38-49) et 51 (IQ: 46-58). À un an d’évolution, la létalité était de 18% (n=5) et 78% (n=14) des 18 survivants pouvaient marcher sans aide dont 17% (n=3) asymptomatiques.ConclusionAu Togo, avec une prévalence hospitalière faible, le SGB reste une affection grave de par sa forte morbi-létalité en lien avec des thérapeutiques non optimales mais aussi un retard de prise en charge.

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