Abstract
La République Démocratique du Congo aurait dû s’effondrer il y a quelque temps déjà sous les multiples assauts de sa propre inaptitude en tant qu’Etat, de son extrême hétérogénéité sociale, de la polarisation de ses populations, et des dislocations imposées par la globalisation et les occupations de forces étrangères. Et pourtant, non seulement le Congo persiste, mais il montre aussi une remarquable propension au nationalisme. Cette persistance, comme institution, comme territoire, et comme idée, contraste avec sa faillite pratique en tant qu’Etat, instrument de gouvernance, et vecteur de développement. Cet article considère l’existence continue du Congo comme paradoxale. Il suggère que la faiblesse institutionnelle de l’Etat congolais et la reconnaissance internationale de sa souveraineté permettent conjointement aux élites politiques de s’approprier des ressources matérielles relativement importantes liées à l’état, ce qui favorise l’adoption de politiques et de discours nationalistes par des politiciens dont les bases sont en fait particularistes ou régionalistes. En conséquence, le Congo se reproduit, tout en restant faible, pour le bénéfice de ses élites politiques et sans réel espoir de développement à long terme.
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