Abstract

Le corps des Africain·e·s devient, à partir de la fin du XVIIIe siècle et tout au long du XIXe siècle, un objet d’étude prisé des médecins français dans un contexte où la taxinomie raciale et les contacts entre Africain·e·s et Européen·ne·s se développent. Les médecins métropolitains, assistés ensuite des médecins coloniaux, dissertent sur l’anatomie des Noir·e·s d’Afrique et sur les contours de leur altérité raciale et sexuelle. Les femmes d’Afrique, et plus particulièrement les Hottentotes et les Boschimanes du Sud du continent, semblent incarner leur race à travers leurs caractères sexuels décrits comme exubérants : la stéatopygie et le tablier. Les attributs sexuels des femmes noires ne constituent pas uniquement un marqueur racial intéressant pour les médecins, leur analyse leur permet aussi d’émettre des hypothèses sur l’hypersexualité africaine. À ces imaginaires médicaux sur le sexe et la sexualité des Africain·e·s s’ajoutent, dans les écrits des médecins français jusqu’au milieu du XXe siècle, de nombreux questionnements sur les causes des mutilations sexuelles.

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