Abstract

Les mélanomes malins lentigineux acraux sont plus fréquents au pouce et à l’index qu’aux autres doigts. Les raisons évoquées sont traumatiques (pince pouce-index) ou physiques par surexposition aux UV. Mais n’existe-il pas une différence de répartition ou de concentration des mélanocytes entre les doigts pouvant expliquer en partie ces constatations épidémiologiques ? L’étude a porté sur 30 ongles prélevés sur 10 mains de 3 sujets frais. Après prélèvement atraumatique des matrices et lits unguéaux, les pièces ont été portées à l’état frais au laboratoire d’anatomie pathologique où elles ont été fixées immédiatement et traitées par coloration standard type hématoxyline éosine. Des préparations immunohistochimiques ont été réalisées par marquage spécifique PS100 et Mélan-1, spécifiques des mélanocytes et permettant de les différencier des cellules de Langherans. Un comptage optique a permis de comparer les différents doigts. Tant au niveau du pouce que des doigts longs, la concentration des mélanocytes basaux et suprabasaux est plus importante dans la matrice (200 / mm2) que dans le lit de l’ongle (45 / mm2). Par contre les comparaisons du pouce (6 pièces) et des doigts longs (24 pièces) ne révèlent pas de différences significatives : 195 mélanocytes par mm2 de matrice de pouce contre 220 pour les doigts longs ; 43 mélanocytes par mm2 de lit unguéal de pouce contre 48 pour les doigts longs. Il n’existe pas de différence de répartition ou de concentration des mélanocytes du pouce et des doigts longs. L’hypothèse selon laquelle la fréquence accrue des mélanomes malins lentigineux acraux au pouce est liée à des différences histologiques n’est donc pas validée.

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