Abstract

Benjamin Britten se definit comme un « musicien de circonstance » et certaines de ses œuvres sont composees pour des commemorations ou des ceremonies civiles ou religieuses qui obeissent a des rituels particuliers. Comme compositeur d’opera, genre qui met en scene des rites et qui possede ses propres rites, Britten etait sensible a la notion de rituel auquel il souhaite toujours associer la participation active du spectateur. Il appartient aussi a la « generation Auden », le poete, ami et mentor des annees 1930, qui pratique l’art de la parabole. Aussi, il n’est guere surprenant qu’il donne a Curlew River (La Riviere au coulis), son adaptation de la piece du theâtre No, Sumidagawa, qui transpose le rituel du drame japonais chez une communaute de moines des Fens anglais avant la conquete normande, le sous-titre de Parabole pour etre jouee a l’eglise (Parable for church performance). Se fondant en partie sur l’analyse de l’art de la parabole par son contemporain et ancien collaborateur, le poete Louis McNeice, autre membre de la Generation Auden, cette etude se concentrera sur l’integration des caracteristiques de la parabole —souci de pedagogie, appel a des textes prescripteurs, creation d’un monde particulier, connaissance et accueil de l’Autre— , aux rituels de l’opera et sur le message œcumenique du compositeur qui laisse cependant transparaitre les inquietudes de Britten sur la place de l’artiste et du deviant dans la societe de son temps.

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