Abstract

Dans le cadre d’une réforme des services douaniers congolais, la ville frontalière de Kasumbalesa a récemment été dotée d’un guichet unique. Bien que cette innovation soit considérée comme un tournant décisif dans le processus de formalisation du commerce international entre le Congo et l’Afrique australe, elle n’a pas mené à la disparition totale de la multitude d’arrangements officieux à la frontière. Dans cet article, le monde douanier de Kasumbalesa est analysé au moyen de la notion de « champ social semi-autonome ». D’après les auteurs, le guichet unique a eu quatre conséquences inattendues : il a donné lieu à une forte croissance de la compétition entre les différents services douaniers pour avoir accès aux revenus illicites ; il a occasionné le recyclage d’un certain nombre d’anciennes techniques de corruption par les douaniers ; il a stimulé le recours croissant par les acteurs étatiques et leurs clients aux services de médiateurs non-étatiques pour organiser leurs négociations informelles et leurs tromperies ; et finalement il a provoqué l’émergence d’une institution de l’ombre permettant aux autorités de la province du Katanga d’augmenter les recettes fiscales du commerce transfrontalier.

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