Abstract

Individualisés par l’externalisation du travail, les travailleurs forment toujours des collectifs à partir d’activités non institutionnalisées, où la recherche d’emploi fait partie du travail. Cela entraîne un bouche-à-oreille consistant à faire circuler des informations en mobilisant des interconnaissances. Une analyse du bouche-à-oreille dans le travail intérimaire aux chantiers navals de Saint-Nazaire permet d’observer en quoi cette activité est le socle d’un collectif diffus et de mettre en évidence la centralité des phénomènes de réputation dans son fonctionnement. La réputation consiste à juger en permanence les travailleurs et les employeurs, mais aussi les personnes qui font circuler les informations. Elle vise à définir la confiance qu’il est possible d’accorder à ces gens. La constitution d’un certain milieu ouvrier autour du bouche-à-oreille est d’abord présentée à partir d’un double terrain : un bar et un paquebot en construction. Je montre ensuite en quoi les réputations des travailleurs mesurent leur insertion dans des collectifs, en impliquant d’autres scènes sociales que celle du travail. Enfin, les façons dont les travailleurs tentent de contrôler leurs réputations permettront de voir comment certains les utilisent et de mettre au jour des formes d’engrenage, où la réputation peut autant aider le travailleur que le pénaliser.

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