Abstract

L’arrivée massive des réfugiés syriens au Liban depuis 2011 alimente un marché locatif informel sur plusieurs territoires libanais. Les locations à destination des plus fragiles ou ceux fragilisés par l’exil se concentrent dans la région de la Beqaa et dans les quartiers populaires de la banlieue de la capitale Beyrouth. Les revenus tirés de cette activité représentent une ressource importante pour les propriétaires à Horch el-Qatil, un quartier non-règlementaire situé dans la banlieue sud de Beyrouth. Les propriétaires mettent en œuvre des stratégies variées pour en bénéficier et pour l’accroître ; la ressource locative représente pour les uns un moyen de survie, et pour les autres, la possibilité d’une ascension sociale et résidentielle. Cet article vise à expliciter les liens entre les pratiques locatives des bailleurs et leurs mobilités sociales, une entrée qui met en évidence la façon dont se redessinent les hiérarchies sociales et spatiales au sein des territoires informels. Elle montre également la manière dont les mobilités socio-spatiales reconfigurent ces espaces à travers les transformations urbaines incessantes menées par la population résidente. L’analyse est basée sur un travail empirique qualitatif conduit principalement entre 2017 et 2019 dans le quartier Horch el-Qatil, en adoptant une méthode qui accorde de l’importance aux itinéraires résidentiels et sociaux de propriétaires et de locataires.

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