Abstract

En juillet 1675, dans l’actuel pays Bigouden, une assemblée de participants à la révolte dite des Bonnets Rouges décide d’envoyer des représentants devant les États de Bretagne pour y expliquer les raisons de la sédition. Les activistes prévoient de vêtir ces délégués selon un costume défini et fixé dans un écrit, le Règlement. Ce dernier existe en trois exemplaires, avec des divergences concernant la codification vestimentaire. Si les exemplaires issus des archives bretonnes évoquent un bonnet et camisole rouges et un haut-de-chausse bleu, celui qui a été retrouvé dans les archives de Colbert évoque aussi un bonnet et une camisole rouges mais prévoit des haut-de-chausses verts. L’étude des inventaires après décès et des signalements émanant des autorités judiciaires montre que le diocèse de Cornouaille s’est singularisé par une identité vestimentaire masculine composée d’un bonnet rouge, d’une camisole rouge et de hauts-de-chausses bleus-violets. Ces derniers commencent toutefois à être concurrencés par des vêtements à connotation citadine. La mise à l’écart de ces effets d’un genre nouveau d’une part et la remise à l’honneur du costume diocésain d’autre part permettent de comprendre la motivation des insurgés : celle d’un retour utopique à un idéal communautaire.

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