Abstract
Cet article débute avec une étude de la façon dont le roman médiéval constitue un moyen de transmission vers l’époque contemporaine des stéréotypes devenus familiers dans les contes populaires et les contes de fée. La figure de Patient Griselda parmi les personnages Top Girls de Caryl Churchill, (1982) démontre que ces stéréotypes offrent encore aujourd’hui un raccourci pratique pour mettre en scène certains types de comportement féminin. Cependant, de tels stéréotypes ne se limitent pas à des victimes passives et endurantes. Des figures puissantes, reines malfaisantes ou mères malveillantes, constituent le versant ténébreux de la damoiselle en détresse ou de l’épouse persécutée. Le présent article postule que ces stéréotypes fondateurs apparaissent souvent dans les récits identitaires où la position du sujet masculin, en tant qu’agent actif dans l’affirmation de son être se construit pour partie en vis-à-vis des figures féminines, en nette opposition à un récit du féminin fondé sur la passivité et la vulnérabilité. Toutefois, les romans médiévaux remettent en question ces stéréotypes de genre autant qu’elles ne les confirment. Les stéréotypes simples sont parfois détournés, voire renversés. La notion même de victimisation est ainsi problématisée par Chaucer dans son conte de Griselda où le traitement du sujet met en évidence le paradoxe de la sujétion devenue vecteur de l’affirmation de soi.
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