Abstract

Le génie végétal est une technique qui se base sur l’utilisation de végétaux vivants et de leurs propriétés mécaniques ou biologiques pour assurer certaines fonctionnalités. En ville, il peut être utilisé comme une alternative au génie civil pour la stabilisation des berges, la protection contre les inondations et le contrôle de l'érosion. Bien que fournissant de nombreux bénéfices écologiques et sociaux, son utilisation reste encore marginale dans l’aménagement des berges, de surcroît en zone urbaine. Dans cet article, nous questionnons les freins et les leviers pour une utilisation plus large du génie végétal en ville, en nous focalisant sur les perceptions qu’en ont les praticiens (recueillies à travers des entretiens semi-directifs), et les usagers (recueillies à travers une enquête par photo-questionnaire), en relation avec les services écosystémiques rendus par le génie végétal. Nos résultats montrent que selon les praticiens, plus qu’un changement technique, le recours au génie végétal nécessite un changement de paradigme de gestion, à travers une redéfinition de la performance, une meilleure acceptation et partage du risque et un changement de posture professionnelle. Les usagers, quant à eux, accueillent plutôt positivement ces techniques, notamment du fait de leur valeur esthétique, mais expriment tout de même certaines réticences liées à la valeur récréative des berges et au sentiment de vulnérabilité en cas de crue. Le premier type de réticence peut être en partie levé en ménageant, au moment de l’installation des ouvrages, des accès physiques et visuels au cours d’eau ainsi qu’en instaurant un entretien régulier de la végétation. Le second suppose de poursuivre les travaux sur les risques liés à la déstabilisation de ces ouvrages, tant sur le plan physique que sur le plan de son acceptation sociale.

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