Abstract

En France, depuis le milieu des annees 1990, la problematique publique de la criminalite sexuelle a occasionne la mise en œuvre de politiques penales specifiques articulant a la fois une logique proprement punitive et une logique sanitaire psychiatrique dans une finalite de prevention des risques de recidive. En ce sens des dispositifs specialises ont ete elabores a la fois du cote de la psychiatrie et du cote de l’administration penitentiaire. Ces dispositifs ont par la suite ete etendus a d’autres categories penales posant la question de la specialisation des acteurs y intervenant : de quoi sont specialistes ces professionnels ? Pour illustrer cette question nous avons mis la focale sur deux dispositifs : l’injonction de soins et les Programmes de prevention de la recidive. Il s’agit de montrer comment, dans les politiques penales, ces deux dispositifs ont ete portes par des acteurs qui se sont saisis du probleme de la criminalite sexuelle dans une logique de segmentation professionnelle. Si ces deux dispositifs ont par la suite ete chacun despecialises, sur le terrain une offre de soins s’est structuree peu a peu dans une logique de specialisation. Mais reste posee la question de la specialisation des professionnels eux-memes : ainsi au-dela des savoirs formels, se developpent des formes de competences specifiques et plus informelles. Nous avons identifie trois competences : la competence architecturale, la competence relationnelle et la competence de neutralisation. Celles-ci participent d’une evolution des pratiques des acteurs et interrogent au final les formes transversales de redefinition des professionnalites au-dela des frontieres professionnelles.

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