Abstract
Un règlement gouvernemental prescrivant que les immigrants «asiatiques» aient avec eux un montant minimum d’argent pour entrer au Canada, est fut intégré à un assemblage d’instruments et de procédures établis par l’État canadien au début du vingtième siècle pour limiter l’immigration en provenance d’Asie. Parmi ces «Asiatiques», les Syriens furent particulièrement affectés par ce règlement. En 1911-1912, ils ont contesté cette mesure de contrôle. Ce fut un tournant important pour l’action politique du groupe syrien et en termes de sa relation de pouvoir avec l’État. Cette action d’opposition était pourtant sérieusement limitée. Elle s’objectait au mode d’exécution de la règlementation du «montant prescrit», ainsi que de ses présuppositions sur les Syriens. Elle a cependant aussi manifesté son alignement avec la façon générale de penser concernant les populations, les «races» et les immigrants «souhaitables» qui donnaient une base justificatrice aux pratiques du pouvoir d’État. Cet article examine cet épisode de tension et de contention dans les rapports entre l’État et les Syriens dans le cas canadien, dans le but d’y approfondir la compréhension des relations de pouvoir dans le domaine de l’immigration.
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