Abstract

ObjectifPrésenter les résultats de la correction chirurgicale du strabisme secondaire à l'ophtalmopathie thyroïdienne réalisée par l'insertion de sutures de type « nœud papillon » (bow-knot) ajustables en cours de chirurgie sous anesthésie locale et concevoir des modèles de prédiction de la correction chirurgicale et de la déviation postopératoire en fonction de la relation dose-effet de l'intervention. MéthodesNous avons procédé à une analyse rétrospective des dossiers de patients opérés entre 2016 et 2021. Le résultat était jugé satisfaisant si la diplopie avait disparu et s'accompagnait d'un alignement vertical (< 5 DP) et horizontal (< 10 DP) stable en position primaire du regard. La correction de la diplopie subjective au moyen de prismes permettant un alignement moteur était considérée comme un résultat passable. Dans les autres cas, le résultat était jugé médiocre. RésultatsAu total, 73 patients ont été admis à cette étude (60 femmes, soit 82 %). Les déviations horizontales et verticales moyennes en période préopératoire se chiffraient à 26,9 DP (é.-t. : 19,1) et à 11,8 DP (é.-t. : 7,6), respectivement. La déviation horizontale moyenne était de –3,2 DP (é.-t. : 5,2), tandis que la déviation verticale moyenne était de –3,4 DP (é.-t. : 3,3). Une analyse de régression linéaire a permis d’établir une relation dose-effet de 2,37 DP/mm pour la récession du droit médial (p < 0,0001; r2 = 0,777) et de 3,75 DP/mm pour la récession unilatérale du droit inférieur (p < 0,0001; r2 = 0,922). Les taux de réussite se déclinaient comme suit : satisfaisant chez 62 patients (85 %), passable chez 7 patients (10 %) et médiocre chez 4 patients (5 %). ConclusionsLa récession musculaire réalisée au moyen de sutures ajustables pendant l'intervention est une technique efficace pour corriger le strabisme secondaire à l'ophtalmopathie thyroïdienne. Il est possible d'obtenir une relation dose-effet prévisible avec une tendance vers une surcorrection. Une sous-correction proportionnelle à l'ampleur de la chirurgie prévue devrait être la cible de choix en période postopératoire immédiate. On n'a pas pu établir de corrélation entre d'autres variables, notamment la décompression orbitaire et la chirurgie à la fois verticale et horizontale, et la relation dose-effet ou la déviation postopératoire. Cela dit, d'autres études devront être réalisées afin de valider nos résultats.

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