Abstract

Situé à la croisée de la photographie et de la sociologie, cet article s'intéresse à l'apparence vestimentaire comme instrument de lutte collective. Il met en lumière quelques fragments d’un travail de recherche-création initié dans le cadre d’un doctorat par la pratique mené conjointement au sein de l’université d’Aix-Marseille et à l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles. L’enjeu de cette thèse soutenue en 2017 était de tisser des liens entre cinq communautés sous-culturelles (cosplayers, joueuses de roller derby, performeuses de cabaret new-burlesque, voguers, sapeurs) investissant l’apparence comme un support de revendications sociales et politiques. Les membres des communautés rencontrés utilisent en effet leur image comme un dispositif de résistance et interrogent la validité et les limites des impératifs sociétaux. L’approche méthodologique et la démarche artistique se situent résolument du côté de la recherche par la pratique. Elles proposent de considérer le travail des apparences et de l’image photographique comme des langages à part entière, capables d’apporter une connaissance réflexive sur les mondes sociaux. La part sensible du réel, parfois encore stigmatisée, est ici centrale dans la compréhension des dynamiques sociales au travail dans l’image de soi.

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