Abstract
L’objectif de cet article est double. D’abord, il vient investir un champ peu exploité en sciences sociales, celui des conduites suicidaires et de la santé mentale étudiante. En second lieu, il complète les analyses psychologiques et psychiatriques, qui s’intéressent moins aux déterminants sociaux qu’aux facteurs cliniques associés à ces conduites chez les étudiant·e·s. À partir d’une étude quantitative de l’enquête sur la « Santé des étudiants (ESE) », produite par l’Observatoire de la vie étudiante (OVE), l’article construit un faisceau multidimensionnel de la précarité et analyse ses conséquences sur les tentatives de suicide (TS) et pensées suicidaires (PS) chez les étudiant·e·s d’université. En croisant ces dimensions avec la position des étudiant·e·s dans les rapports sociaux, l’article montre que la précarité s’inscrit différemment dans les milieux sociaux estudiantins, produisant des conséquences plurielles sur la souffrance psychique étudiante, en défaveur des plus précaires.
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