Abstract

ObjectifÉvaluer la prévalence et les principales causes de pathologies oculaires chez des femmes vulnérables en situation de logement marginalisé et/ou qui ont des antécédents de maltraitance, de violence ou de traite de personnes. MéthodesOn a recruté, grâce à un échantillonnage aléatoire stratifié, 93 femmes vivant dans 10 refuges pour femmes choisis au hasard à Toronto, au Canada, entre mai et novembre 2018. Toutes les femmes anglophones d'au moins 18 ans étaient admissibles. On a recensé les données démographiques et médicales de même que les données sur les antécédents oculaires, l'acuité visuelle subjective et l'accès aux soins oculaires. Chaque participante a fait l'objet d'un examen oculaire complet et d'un examen dilaté du fond d’œil. RésultatsL’âge médian était de 40 ans (intervalle interquartile : 30,5–54 ans), et la durée médiane de l'itinérance se chiffrait à 8 mois (intervalle interquartile : 2,25–20,5 mois); 63,4 % des participantes ont signalé avoir subi de la maltraitance, tandis que 44,9 % d'entre elles ont subi un traumatisme crânien et 15,9 % d'entre elles, un traumatisme oculaire. Enfin, 22,5 % des patientes s'identifiaient comme réfugiées et 2,17 % (2 sur 92) avaient été victimes de traite de personnes. L'analyse univariée n'a mis au jour aucune corrélation significative entre ces variables et la gravité des troubles visuels. Si l'on se fie à l'acuité visuelle des participantes au moment de l'examen, 27,8 % d'entre elles (intervalle de confiance à 95 % : 18,9–38,2) présentaient effectivement un trouble visuel, qui relevait surtout d'une erreur de réfraction (54,8 % [51 sur 93]), bien que des atteintes oculaires non réfractives aient également été observées. De plus, 64,5 % des participantes présentaient au moins une anomalie pendant l'examen de dépistage, et 40,9 % d'entre elles ont eu besoin d'un suivi auprès d'un ophtalmologiste. La très grande majorité des participantes (96,7 %) ont manifesté un intérêt envers des examens de la vue gratuits. ConclusionsLa prévalence des troubles visuels est très élevée chez les femmes en situation d'itinérance à Toronto. Les programmes de dépistage des troubles oculaires de routine représentent une occasion d'améliorer la santé oculaire de cette population vulnérable.

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