Abstract
Répondant à l'invitation de Claude Lévi-Strauss qui leur suggérait de « découvrir, pour chaque cas particulier, comment la cuisine d'une société est un langage dans lequel elle traduit inconsciemment sa structure », les sciences humaines se sont interrogées, depuis le début des années soixante-dix, sur ce qui, dans la tradition juive apparaît comme la forme la plus manifeste et quotidienne de différenciation sociale : les commandements touchant à la pureté alimentaire. Force est de constater qu'en parfaite continuité avec les thèses lévi-straussiennes, ces commentaires sont largement inspirés par la démarche structuraliste, qui tente de faire émerger de l'analyse des règles alimentaires un code éthique et social, et de rapporter des catégories alimentaires à des catégories et des structures mentales. Mais c'est à la source biblique essentiellement qu'ont puisé les analyses de Mary Douglas de la pureté animale, celle de Jean Soler sur la « sémiotique » de la nourriture juive, et celle de Francis Martens de l'interdiction du mélange lacté/carné.
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