Abstract

Dans Leningrad assiégé par les Allemands, en plein cœur de la famine et de l’effroi, il arrive que les habitants se tournent vers la littérature, et en particulier vers Dostoïevski. Cette démarche peut s’inscrire dans une quête de repères à même de décrypter la situation hors norme qu’ils traversent. Pourquoi convoquer cet écrivain spécifiquement ? À quelles œuvres font-ils référence ? Les journaux personnels tenus par les assiégés permettent de comprendre le rôle qu’acquièrent les écrits de Dostoïevski en tant que représentation d’une expérience infra-humaine sans précédent et ineffable ; ils peuvent même délivrer, dans certains cas, un code de conduite salvateur dans les conditions de délitement des normes sociales et éthiques. Des similitudes se dessinent entre certains de ses écrits et le quotidien des Léningradois assiégés, mais aussi un décalage qui témoigne des limites – voire de l’impuissance – de la littérature en tant qu’outil de résistance à des contextes de violence historique extrême.

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