Abstract

Ni poisson ni volaille. Indication isotopique d'un régime à base de plantes chez des ours bruns (captifs?) du site romain d'Augusta Raurica, Suisse. À l'époque romaine, l'ours brun (Ursus arctos Linnaeus, 1758) était l'une des plus importantes espèces d'animaux sauvages chassées. Il était tué notamment pour sa fourrure, ses dents et sa viande. Une raison pour laquelle on capturait les ours vivants, était leur utilisation pour le divertissement public, par exemple les chasses aux animaux dans les amphithéâtres. Des os d'ours découverts dans la colonie romaine d'Augusta Raurica, dans le nord-ouest de la Suisse, attestent de la chasse (ou du commerce ?) de l'ours dans cette partie de l'Empire romain. L'étude archéozoologique de plusieurs squelettes complets, indique qu'au moins un de ces ours a été tenu en captivité pour une certaine période. Les restes de quatre ours d'âges différents, déposés dans deux puits, ont été sélectionnés pour une analyse des isotopes stables du carbone et de l'azote, afin d'étudier si la vie en captivité a eu un impact sur le régime alimentaire et par conséquent sur les proportions des isotopes stables dans le collagène des os. La comparaison avec des chevaux (herbivores) et des chiens (omni-carnivores) de cette ville romaine, mais aussi avec des ours d'autres contextes préhistoriques et modernes, indique que le régime alimentaire de l'individu adulte d'Augusta Raurica était à base de plantes et ne fournit pas de preuve d'une alimentation influencée par l'homme. L'enrichissement en azote chez les jeunes ours s'explique probablement par l'allaitement. On ne peut pas exclure entièrement que l'enrichissement isotopique résulte d'une alimentation influencée par l'homme, mais la comparaison des isotopes stables des ours bruns sauvages et des chiens et chevaux du même site contrarie cette hypothèse.

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