Abstract

Résumé Pour renforcer les activités de lutte contre la mutilation génitale féminine (MGF), cette étude avait pour objectif d’évaluer la prévalence des complications de l’accouchement dues aux MGF dans la province de Gourma, au Burkina Faso. L’étude, transversale, descriptive et analytique, s’est déroulée du 15 juin au 15 août 2007. L’échantillonnage, exhaustif, intégrait l’ensemble des parturientes des quatre maternités de Fada, chef lieu de la Province. L’enquête comprenait un entretien, un examen clinique et une analyse d’archives. Les 354 enquêtées étaient âgées de moins de 25 ans dans 58 % des cas et analphabètes à 78 %. La MGF était de type I, II ou III pour respectivement 28 %, 28 %, et 3 % d’entre elles. Le travail a été dystocique dans 29 % et la césarienne pratiquée dans 7 % des cas. Les accouchements par voie basse comprenaient 24 % d’épisiotomies, 18 % d’hémorragies de la délivrance, 20 % de révisions utérines et 3 % de transfusions sanguines. Parmi les nouveau-nés 5 % ont été réanimés et 4 % mort-nés. L’existence de MGF a augmenté statistiquement la proportion de dystocies (OR = 11,5), de césariennes (OR = 17,6), d’épisiotomies (OR = 6,4), de lâchage de périnées (OR = 10,2), d’hémorragies de la délivrance (OR = 13,0), de révisions utérines (OR = 14,7), de transfusions (OR = 8,0) et de mort-nés (OR = 10,2). Les parturientes avec MGF de type 2 et 3 étaient plus sujettes à la dystocie (OR = 5,7) et à la césarienne (OR = 5,2) que celles avec des MGF de type 1. La MGF constitue un puissant facteur de risque de complications pour l’accouchement. Elle doit être éradiquée pour une bonne santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant au Burkina Faso.

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