Abstract

Cet article envisage la notion de harcèlement comme un « genre », à part entière, selon une acception plus large et ouverte qu’habituellement ; c’est-à-dire, ici, avec ses caractéristiques et stratégies pragmatiques, sociales, etc. propres. Cette définition ouverte du harcèlement prend sa source dans la notion d'activité sociale qu’il implique, envisagée dans une configuration spécifique ou selon une certaine visée actionnelle, où le langage utilisé est déterminé, programmé par des vecteurs pragmatiques, extérieurs au langage en tant que tel, constitutifs de cette situation et du contexte spécifique dans lequel elle se déroule. Une telle définition se prête plus facilement à une conceptualisation d'une action sociale complexe telle que le mobbing (le harcèlement, au sens où une foule « mob » est susceptible de se masser autour de quelqu’un, de l’assaillir, physiquement ou moralement) envisagé comme activité unitaire et coordonnée, dont toutes les composantes actionnelles sont guidées par un objectif global commun (le harcèlement). Tester la notion de « genre » sur un cas limite aussi complexe permet de faire ressortir à la fois les propriétés structurelles définissant les actions de harcèlement et les problèmes théoriques liés à la notion de « genre ». Cela permet en particulier de se demander dans quelle mesure ce concept de harcèlement peut être compris et utilisé pour couvrir un certain nombre d’actions sociales complexes et multimodales.

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