Abstract
Cet article analyse la réception dans les journaux et les magazines littéraires du roman Miyuan (Le jardin des égarements) publié par Li Ang en 1991, et ses convergences avec les débuts de la localisation des théories postcoloniales à Taiwan. En effet, si Miyuan est généralement considéré comme une œuvre-clef de la littérature dite « du 28 février », notre analyse tend à montrer que la phase initiale de réception dans la presse périodique ne s’est pas tant intéressée au roman dans son rapport aux événements du 28 février ni à la Terreur blanche, mais plutôt aux (ré)imaginations de l’héritage colonial japonais, ainsi qu’aux continuités et discontinuités ayant résulté de la transition entre le régime japonais et celui du Kuomintang dans des domaines aussi variés que le système scolaire, les questions d’ethnicité, les discriminations, les langues ou encore le jardinage. Ces débats furent parmi les premiers à surimposer dans une même grille de lecture une œuvre littéraire locale, les premières traductions des théories postcoloniales en chinois et le contexte de leur introduction sur la scène littéraire taïwanaise. En ce sens, elles préfigurent le plus large « débat de 1992 » auquel on fait généralement remonter le début des débats postcoloniaux à Taiwan, et contribuent à délimiter les rapports entre discours littéraire et travail de mémoire dans les années quatre-vingt-dix.
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