Abstract

Bien d'autres que moi ont mis en avant le rôle moteur de la mort dans la carrière de Michelet : chaque deuil répond à un moment de sa pensée, il répond à la mort quand elle frappe autour de lui. Je voudrais seulement suivre cette provocation de la mort pour l'historien dans une période où il en est continuellement assiégé. L'année 1842 n'est que le moment de la plus grande effervescence intellectuelle déclenchée par la mort, quand, veillant Mme Dumesnil (morte le 31 mai 1842), Michelet se définit comme un « rêveur garde-malade » aux prises avec la « dure poésie » d'un printemps de deuil. Mais en 1839, le 24 juillet, il a perdu sa première femme, et c'est le début de cette longue elucidation du secret de la mort que je voudrais retracer. En 1843, autre perte, non une mort cette fois, mais une perte quand même, le mariage de sa fille. En 1846 enfin, mort de son père. Cette période est justement celle des textes que nous étudions, et elle correspond à un nouveau cours de Michelet.

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