Abstract

Cet essai tente d’interpréter les formes expressives des sculptures de Rodin à la lumière des modèles médicaux du cerveau et du corps qui commencent à circuler vers la fin du dix-neuvième siècle. Fondé sur la science neurologique, la théorie de la localisation stipulait que le cerveau se composait de sphères individuelles assumant des fonctions corporelles distinctes et que des canaux neurologiques spécifiques étaient reliés à ces zones particulières. La théorie de la localisation postulait que les activités du cerveau étaient compartimentées en se fondant sur la découverte que les deux côtés du cerveau n’étaient pas identiques. Se conformant à ces nouvelles théories, les figures de Rodin répondent à une multiplicité de stimuli internes, comme si diverses sensations, réactions et mouvements non totalement intégrés se produisaient simultanément. Alors qu’on doit à la neurologie la renaissance du concept du génie (artiste/poète) dément, le Penseur (artiste/poète) de Rodin adopte la posture emblématique de la mélancolie, traditionnellement associée à la fois au génie et à la pathologie. La théorie de la localisation et la neurologie ont servi de socle aux études sur les femmes hystérico-épileptiques menées par Jean-Martin Charcot. Dans Les Portes de l’Enfer de Rodin, juste en arrière du Penseur, on retrouve plusieurs figures de femmes damnées qui adoptent des postures associées à ce désordre.

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