Abstract

Il est désormais largement reconnu que la réorganisation géographique du capitalisme devrait être matérialisée et effectuée à travers les chaînes d’approvisionnement. En effet, la gestion des réseaux de production associe étroitement les pratiques technico-économiques aux narrations morales et aux échanges sociaux traditionnellement considérés comme extérieurs à l’environnement productif. L’analyse de la production de marchandises est donc inséparable de la production de sujets, tout comme l’étude des subjectivités de celle de l’aliénation. Cet article examine, du point de vue anthropologique, le rôle que certains discours autour de l’esthétique jouent dans la possibilité d’imposer et de légitimer de mauvaises conditions salariales et de travail dans les chaînes d’approvisionnement italiennes en Roumanie. Sur la base de mes recherches ethnographiques, je soutiens l’idée que les constructions discursives sur l’esthétique de la vie, du travail et de la production « à l’italienne », qui émergent des témoignages, ont un double objectif. Elles répondent autant à la nécessité de légitimer les bas salaires qu’à celle d’authentifier les produits fabriqués en Roumanie comme étant « made in Italy ».

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