Abstract

Selon Emil Cioran, tout être humain est « imbu de la conviction que tout est vain ». Par contre, Cioran se demande tout de suite après avoir indiqué cette reconnaissance universelle de la vanité : « Mais qui ose en affronter les suites ? ». En quoi l’écrivain cioranien s’associe-t-il à cette humanité généralisée et en quoi est-ce qu’il s’en distingue ?
 Quelle doit être notre réaction alors, face à la vanité de tout ? On pourrait être tenté de dire que la destruction, et surtout l’autodestruction, semble être la réaction la plus raisonnée. Bien que Cioran écrive de manière quasi-obsessionnelle sur le thème du suicide, il n’arrive pas à le recommander comme solution à la vanité justement parce que la vanité résiste à toute solution. L’écrivain se voit ainsi dans une position contradictoire, car à quoi sert-il de déclarer la vanité de tout si cette déclaration ne fait que participer à cette même vanité ? L’acte de publier des livres n’est pas, selon Cioran, plus efficace que le suicide en ce qui concerne l’atténuation de la vanité, mais l’écriture et la lecture en tant que création et destruction simultanées nous permettent d’oublier la vanité au moins assez pour continuer à vivre.

Highlights

  • Dans ces textes dépourvus de toute allusion aux autres penseurs, Cioran essaie de s ’isoler non seulement de l ’humanité en général mais de la communauté des penseurs et des écrivains en particulier pour créer l ’illusion d ’une voix solitaire émergeant du néant : Cioran reprend à sa manière cette idée d ’un sacrifice personnel, d ’un exploit vain, mais à un niveau strictement intellectuel : [...] il aspire moins à se détruire physiquement qu ’à démolir systématiquement en lui la moindre idée, image ou illusion qu ’il pourrait avoir en commun avec ses contemporains

  • C ’est donc à tort qu ’on l ’interprèterait simplement comme le signe du malheur, la postulation du refus ou de l ’affirmation de l ’insoumission car une part essentielle de son bénéfice, au contraire, s ’affirme dans le bonheur de nier qui seul permet de supporter le réel tel qu ’il est : d ’où la tonicité si souvent remarquée qui rend parfois étrangement gaie la lecture de Cioran et procède directement de la jubilation sensible, et justement de la dérision, qui accompagnent les modalités de la négation que son écriture multiplie

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Summary

Introduction

» : Emil Cioran et les rapports entre la vanité, le suicide et l ’écriture pas – fût-il vers un semblant de réalité – est une apostasie à l ’égard du néant ; la respiration elle-même procède d ’un fanatisme en germe, comme toute participation au mouvement...

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