Abstract

À la question de savoir si la lectrice est un lecteur comme les autres, cet article fait le choix de répondre en analysant la figure de la lectrice dans l’imaginaire d’un auteur masculin : Pierre Michon. Plus précisément, il inter­roge la place du genre dans le dispositif narratif de « Dieu ne finit pas » et des Onze. Ces deux textes sont des « récits adressés » dans lesquels une instance narratoriale apostrophe un ou une narrataire. Ce phénomène narratif permet de considérer l’instance-narrataire comme une image de l’interprète du texte. L’hypothèse de cet article est la suivante : en fonction de leur genre, les narrataires ne renvoient pas à la même représentation de la lecture, au même « imaginaire de la lecture » (Estelle Mouton-Rovira). Afin d’étayer cette hypothèse, j’envi­­sagerai d’abord le rôle du genre dans la construction stéréotypée de la structure énonciative des textes à l’étude. Je confronterai ensuite ces figures de narrataires aux figures d’interprètes que Michon construit dans Vies minuscules. Ainsi, je montrerai que la lectrice michonienne, loin d’être un lecteur comme les autres, possède des compétences interprétatives spécifiques.

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