Abstract

Les scientifiques nous alertent au quotidien quant aux déséquilibres des milieux physiques, chimiques et biotiques qui conditionnent, disent-ils, nos vies sur la terre. Les scientifiques alimentent au quotidien l’enchaînement réciproque de la technique et de l’économie dont l’inflation cause les déséquilibres que les scientifiques diagnostiquent. Les scientifiques fourbissent les armes et crient à la catastrophe. D’aucun nous le disent depuis longtemps, qui parfois sont savants : la science ne se pense pas ! Elle exhibe aujourd’hui ses responsabilités et son irresponsabilité sans pudeur, fière à bras ; voilà même qu’avec la sûreté du maître elle nous fournit les modèles d’un développement durable. La science en question, la science « à la question » ? Vous n’y pensez pas ! Qui se risquerait à troubler l’exactitude de la vérité ?Les architectes, par leur pratique de la trace et du tracé, se soucient de l’habiter. Ce souci, rémanent et perforant, rencontre l’évidence « phénoménologique » d’un séjour sur la terre et sous le ciel. Cette évidence est, par force et en droit, première et constante, elle ne souffre aucune distraction dans le champ du « projet » de l’architecte ! Mais est-elle « scientifique » ?Il se fait que les critiques conjointes de la science et de la métaphysique ont causé, dans le pré de la philosophie, une attention pour la Terre en tant qu’elle est l’assise et l’horizon de l’habiter. Cette attention rejoint le souci des architectes.Mais qu’en est-il des rapports qu’entretiennent l’attention des philosophes pour la Terre et les représentations que les scientifiques dressent du « système » terre ?Maria Villela-Petit a contribué à faire l’état de ces interrogations à l’occasion d’une conférence « Looking at the Earth from a Philosophical Point of View » qu’elle nous propose d’éditer sur les pages du laa. Cette conférence fut prononcée le 16 février 2006, dans le cadre du séminaire du Professeur Rowland Stout, à l’University College of Dublin (UCD).Maria Villela-Petit est née à Rio de Janeiro, où elle a fait ses premières études de philosophie à l’Université Catholique de Rio. À Paris, elle étudie sous la direction de Paul Ricœur et soutient une thèse de doctorat sur « L’intersubjectivité et l’être-en-commun dans la philosophie phénoménologique d’Edmund Husserl ». Chercheur émérite du CNRS (Archives Husserl de Paris), elle a aussi enseigné l’Esthétique à l’Institut Catholique de Paris.Elle est l’auteur de nombreux articles sur Husserl, Heidegger, M. Merleau-Ponty, H. Maldiney, Jean Nabert et Paul Ricœur, mais aussi sur Platon et l’art grec, et sur Simone Weil.

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