Abstract

Cet article compare deux livres majeurs : La Symbolique du mal, de Paul Ricœur et La Littérature et le mal, de Georges Bataille. L’articulation de ces deux penseurs que tout semble opposer répond à l’espoir de dégager une forme de compatibilité productive entre eux à travers leur intérêt commun pour le langage du mal. On insistera tout d’abord sur Ricœur : c’est en reconnaissant que le dire de l’expérience du mal passe d’abord nécessairement par un langage symbolique qu’il nous permet de penser l’insistance de Bataille sur la place de la littérature quant au mal. On montrera ensuite que l’affirmation par Bataille d’une lucidité littéraire moderne du mal, tout en permettant de confirmer les thèses de Ricœur au sujet du caractère à la fois historique et langagier de l’expérience du mal, nous conduit aussi à en formuler la principale conséquence : que le langage du mal, marqué du sceau de la créativité poétique, ne peut sans doute pas être tenu pour achevé. On soulignera enfin l’intérêt de cette approche pour interpréter, avec la littérature, les nouvelles expériences du mal aujourd’hui.

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