Abstract

Résumé Les projections démographiques sont en général considérées comme plus fiables que la majorité des autres types de prévision. Pour autant, leur pertinence reste parfois mise en doute, surtout lorsqu’elles font l’objet de révisions importantes, comme cela a été le cas pour les projections publiées par l’ insee en 2006. Le but de ce travail est de revenir sur la portée et les limites de ces projections. On revient d’abord sur la méthodologie et sur quelques résultats élémentaires de dynamique des populations, en mettant l’accent sur la façon dont les hypothèses de fécondité et de solde migratoire co-déterminent le taux de croissance démographique à long terme. Puis on utilise l’expérience rétrospective des projections conduites depuis 1964 pour repérer où sont les principaux points de fragilité des projections mais aussi où réside leur robustesse. Cet examen rétrospectif fait apparaître des révisions importantes quant à la dynamique de la population totale ou de la population d’âge actif, mais sans remise en cause de la tendance au vieillissement. On explique ce résultat en mettant en avant une notion de vieillissement tendanciel découlant de la seule hausse de l’espérance de vie. Les variations de la fécondité ou du solde migratoire se traduisent par des écarts à ce vieillissement tendanciel qui, dans le cas de la France, restent de deuxième ordre et plus ou moins temporaires. On conclut en soulignant que l’incertitude qui affecte les projections n’interdit en rien de les mobiliser pour la prise de décision. La décision dans l’incertain est le lot commun de la plupart des problèmes de choix collectifs ou individuels. Il faut simplement prévoir des procédures d’ajustement appropriées permettant de s’adapter aux révisions qu’implique cette incertitude.

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