Abstract

Cet article est consacré au fragment B23 d’Empédocle, où l’auteur met en relation la génération des espèces vivantes à partir des quatre éléments avec l’art pictural dont les productions résultent des divers mélanges d’un nombre limité de pigments. La première partie aborde la dimension heuristique de l’analogie dans le cadre du récit cosmologique, notamment la question de la correspondance entre comparans et comparandum. À l’intérieur de cette relation, un problème grammatical et théorique retient mon attention : alors que le sujet et les verbes du fragment sont au pluriel, les procédés des peintres sont exprimés par des participes au duel. Ces duels ont souvent été interprétés comme des allusions aux deux puissances cosmiques d’Empédocle, l’Amour et la Haine. Prenant appui sur l’interprétation récente du cycle cosmique donnée par Oliver Primavesi, selon laquelle même dans la période où la Haine domine, l’Amour reste le principe de production des espèces mortelles, je propose d’interpréter les duels comme une allusion aux mains de Cypris, l’une des personnifications du pouvoir démiurgique de l’Amour. En ce sens, la lecture que je propose ici de l’analogie s’avère compatible avec les deux courants interprétatifs principaux de la zoogonie d’Empédocle (unique/double). Dans la deuxième partie de l’article, j’analyse l’écart réflexif que l’analogie des peintres introduit par rapport à deux formes de discours contemporaines d’Empédocle qui thématisent la question de la représentation : d’une part, la tradition lyrique, notamment Simonide et Pindare ; de l’autre, le poème philosophique de Parménide.

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