Abstract

L’enjeu de cet article est d’explorer l’histoire longue de l’Anthropocène pour identifier des perspectives de libération dans le présent. Discutant les hypothèses d’Engels sur la naissance de la propriété et du patriarcat, de James Scott sur l’invention conjointe de l’agriculture et des États, ou de Marijas Gimbutas sur les civilisations matrifocales de l’Europe archaïque, Veronika Bennholdt-Thomsen montre que la racine des crises socio-écologiques en cours doit être cherchée du côté de la domestication des femmes, c’est-à-dire de l’appropriation de leur corps et de leurs savoirs en matière de subsistance et de reproduction. Mais elle montre aussi que cette domestication n’est jamais achevée et qu’elle tend même à perdre du terrain face au renouvellement contemporain de l’agriculture paysanne de subsistance, au sein de laquelle les femmes occupent le premier plan. C’est donc dans l’expérience et les pratiques des paysannes que réside la possibilité d’un monde meilleur.

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