Abstract

Le Parlement européen est connu pour sa culture du compromis et de la négociation pacifiée. Dans ce contexte, il serait tentant d’y considérer les discours émotionnels comme une anomalie démocratique engendrée par l’institutionnalisation des partis populistes, notamment de droite radicale. À partir d’une analyse qualitative des négociations parlementaires portant sur le droit d’asile lors de la législature en cours (2019–2024), cet article porte un regard critique sur les discours associant émotions et « crise » de la démocratie européenne. Il montre non seulement que les émotions ne sont pas l’apanage de la droite radicale mais aussi que la prise en compte de celles-ci permet d’éclairer des rôles et des projets politiques distincts au sein d’un Parlement souvent critiqué pour son illisibilité idéologique. Cette prise en compte du fait émotionnel, toutefois, ne doit pas conduire le chercheur à sous-estimer les situations où l’émotivité est volontairement « limitée » par ses usagers, celle-ci faisant partie intégrante du registre de l’hégémonie politique en situation de négociation.

Full Text
Paper version not known

Talk to us

Join us for a 30 min session where you can share your feedback and ask us any queries you have

Schedule a call

Disclaimer: All third-party content on this website/platform is and will remain the property of their respective owners and is provided on "as is" basis without any warranties, express or implied. Use of third-party content does not indicate any affiliation, sponsorship with or endorsement by them. Any references to third-party content is to identify the corresponding services and shall be considered fair use under The CopyrightLaw.