Abstract

Cet article traite des liens entre la violence et la politique à Rio de Janeiro (Brésil), à partir de l’analyse des opérations policières dans les favelas sous contrôle de groupes criminels armés. Ces incursions armées par les forces policières dans les zones de pauvreté, qui constituent le principal instrument d’action publique pour contrôler la criminalité, sont responsables d’une grande partie du nombre exorbitant de morts provoqués par la police. En croisant des données sur les opérations policières, les faits criminels et la cartographie des groupes armés à Rio de Janeiro, on constate que ces opérations ne contribuent pas à réduire la criminalité et qu’elles sont concentrées dans les zones contrôlées par un groupe armé particulier, celui des « milices », organisations criminelles fondées et dirigées par des policiers proches de narcotrafiquants dont l’expansion est ainsi facilitée. Sur la base de ces données, cette contribution soutient que l’inefficacité des opérations constitue un programme politique, instrumentalisé comme une stratégie dans les jeux de pouvoir locaux qui influencent le fonctionnement de la politique nationale.

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