Abstract
Il est proposé, dans cet article, d’évoquer les exils impériaux vers, depuis et à l’intérieur de la Nouvelle-Calédonie coloniale, archipel qui, à la fin du XIX e siècle, est un territoire sous haute surveillance policière et judiciaire : 85 % de sa population relève de régimes d’exception (Kanak contraints dans les réserves foncières et soumis au code de l’Indigénat, travailleurs engagés, forçats et libérés du bagne). Les sources utilisées consistent en la lecture et l’analyse des débats, à l’époque tenus secrets, du gouvernement de la colonie, ainsi que de certaines procédures judiciaires, de la presse coloniale et du Bulletin officiel de la Nouvelle-Calédonie . Outre la mesure des flux des exilés, nous tentons de comprendre les modalités d’éloignement des chefs kanak insoumis vers les archipels océaniens voisins ou vers différentes îles de l’archipel même et, à l’inverse, l’exil de cheiks kabyles, de rebelles vietnamiens, de chefs tahitiens et de « princes comoriens » qui ont marqué les esprits dans le dernier tiers du XIX e et le début du XX e siècle. Problème majeur, les imbroglios financiers que créent ces éloignements et la question de la fin des exils et du retour sur les terres d’origine sont proposés pour conclure cette étude.
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