Abstract

La pandémie Covid-19 a limité la liberté de tout citoyen, contrainte encore majorée chez les personnes en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), souvent très âgées, ayant des polypathologies, parfois des troubles psychocomportementaux, qu’il s’agisse d’un confinement en chambre, l’absence de consentement à des prélèvements de dépistage, un cadre limité pour la visite des proches. On peut ainsi s’interroger sur cette restriction de liberté, un droit constitutionnel y compris pour des résidents en EHPAD, et du non-respect de l’autodétermination et du consentement. L’objectif a été l’intérêt collectif, avant le droit et le bénéfice de la personne elle-même. Rien n’aurait su justifier de faire courir un risque aux autres résidents par le comportement choisi par un résident ou ses proches. Des précautions ont été prises au risque d’aggraver des situations individuelles par un isolement social et affectif, et de réduire encore davantage les capabilités. Souvent le savoir-faire et l’esprit créatif des professionnels ont pu permettre de limiter les conséquences de cette restriction de liberté. Il conviendrait d’en tirer des leçons, de partager les expériences si un tel contexte devait se reproduire. Mais se pose surtout la question de la place de ces personnes dans notre société. Il est indispensable d’avoir une réflexion sur ces lieux de vie, qui devraient relever du choix des personnes, davantage ouverts vers l’extérieur, adaptés à leur vulnérabilité, limitant l’isolement, afin d’éviter de renouveler ces mesures de restriction. Certes, elles ont permis de limiter les décès liés à l’infection mais au risque de mourir dans la solitude et le chagrin.

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