Abstract

Si la destructivité est à l’œuvre dans les groupes spontanés, elle n’en est pas moins active dans les groupes institués. L’Église prise pour modèle par Freud dans la Massenpsychologie a développé une violence radicale envers les hérésies, tout au long de son implantation temporelle. De même que dans le champ politique, le couple idéalisation-persécution est au centre du fonctionnement groupal. Lorsque l’individu entre à l’intérieur d’un groupe à croyance extrême, il est soumis à une sujétion progressive qui s’apparente à un véritable processus d’aliénation. Une relation d’emprise totale s’instaure entre le nouvel adepte, le chef et les membres de la communauté autour des positions dogmatiques avancées. L’énergumène représente l’une des figures les plus radicales, dans la mesure où il s’engage totalement dans la fureur fanatique. La recherche du martyre conduit nombre d’adeptes au sacrifice selon le modèle d’une auto-apocalypse programmée. De retour du djihad, certains militants s’engagent dans la repentance. Soit ce mouvement est une dissimulation, soit une réelle prise de conscience. On constate également l’apparition d’une théorie de l’attentisme : un repli communautaire pour se préparer à l’avènement futur de la société idéale.

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