Abstract

Cet article s’intéresse aux expériences politiques de l’absence de familles de harraga tunisiens disparus par migration. Cette contribution s’appuie sur une ethnographie conduite en Tunisie auprès d’associations de proches de disparus et d’échanges à distance avec certaines familles. À travers trois vignettes ethnographiques, l’article montre comment les faits d’exposer son propre corps et des photos de disparus, de traduire les mots d’une autre mère, et de prendre la parole en public construisent le processus de subjectivation politique qui remet en question l’identité des proches qui se mobilisent. Ceci modifie la perception que les acteurs ont d’eux-mêmes et de la relation qu’ils entretiennent avec les disparus. L’action collective et l’engagement politique font des mères et des épouses des harraga disparus des sujets politiques impliqués au nom de la liberté de circulation de tous les individus.

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