Abstract

Si les enjeux éthiques de l’enseignement sont bien documentés dans les écrits, tel n’est pas le cas des enjeux éthiques que pose l’enseignement en ergothérapie. Aucune étude n’a été menée sur le sujet au Québec. Pour pallier cette lacune, une recherche a été réalisée. Cet article en présente les résultats. Puisque l’état des connaissances sur le sujet est limité, un devis qualitatif a été utilisé. Onze ergothérapeutes-enseignantes ont participé à un entretien individuel semi-dirigé pour discuter des enjeux éthiques que soulèvent leurs enseignements. Six unités de sens émergent des données : 1) l’équité entre les étudiants : un défi ; 2) la santé et le bien-être des étudiants et des enseignantes : un portrait troublant ; 3) des injustices au sein du corps enseignant : l’éléphant dans la pièce ; 4) l’identité professionnelle tiraillée par des conflits de rôles ; 5) la présence de conflits d’intérêts préoccupants et 6) l’équilibre occupationnel : un mythe plus qu’une réalité. Les résultats rejoignent en général ceux documentés dans les écrits. Cela dit, un élément peu documenté dans les écrits émerge, soit la présence d’une culture académique hiérarchisée où l’autorité épistémique est détenue par les professeurs-chercheurs au détriment des autres types d’enseignants et des milieux cliniques. Ainsi, bien que la profession ergothérapique valorise la justice occupationnelle, les départements universitaires sont dominés par une injustice épistémique qui, par ricochet, engendre une injustice occupationnelle, ce qui d’un point de vue ergothérapique est préoccupant. Aussi, le contexte universitaire est lié à une surcharge de travail peu propice à l’agir éthique et à la pratique réflexive.

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