Abstract

Depuis une trentaine d'années, l'histoire de la construction de l'État moderne et européen (xve-xviie siècle) s'est renouvelée en privilégiant la notion de ritualité politique. Les cérémonies monarchiques, longtemps abandonnées aux spécialistes un peu futiles du décorum royal, ont été chargées de fonctions politiques importantes : elles auraient élaboré le langage politique de l'État. Les travaux de l'école américaine, entrepris à la suite de l'œuvre de Ralph Giesey, accordent une valeur pleine à la notion de ritualité : la cérémonie donne du sens, rassemble, emporte l'assentiment. Elle fait l'État (ou la monarchie étatique) en le disant. Le rite produit (dans les deux sens du mot) des principes politiques par les voies successives ou simultanées de la création ou de l'illustration. C'est sur ces certitudes que je voudrais revenir en discutant la notion même de rite.

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