Abstract

La question du sens de la vie se pose autant au jeune qu’à l’ancien, dès lors qu’il expérimente sa finitude par une quelconque expérience de mort. Pour explorer la question avec un certain recul, étudions la mort et le suicide à différentes échelles. Si nous devions comparer le suicide à une des morts cellulaires, peut-être que nous le comparerions à l’apoptose en tant qu’elle est réalisée par la cellule elle-même. À l’échelle animale, la survie suit la loi du plus fort ou du plus intelligent. À l’échelle anthropologique, les civilisations survivent dans l’illusion de leur immortalité. Il est certain que le suicide est un acte des plus intimes et peut, à cet égard, être considéré comme un acte de liberté puisqu’il soulage la perception du corps de toute loi physique, la perception étant abolie par le décès. La fascination pour le suicide s’appuie sur une exploration intellectuelle, une recherche de réponse absolue en opposition à tout relativisme, qui paradoxalement va prendre corps dans l’anéantissement. En période de pandémie et de confinement, l’humanité fait l’expérience de sa finitude. Le confinement a réinstallé un sentiment de solitude dans une société qui vit d’une hypercommunication permanente. Dans ce texte, l’auteur démontre que le suicide doit être évité parce qu’il est un non-sens autant pour l’individu que pour la collectivité. Alors, vivre le handicap tout autant que la vieillesse devrait être plus valorisé, et des politiques de santé publique contre les causes menant au suicide devraient devenir des priorités de l’État. Finalement, loin d’une pathologisation du suicide, la question de reconnaître juridiquement le droit au suicide (non assisté) pour les personnes le réussissant doit être posée.

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