Abstract

Le monastère se déploie sur une pente, au sud de la citadelle de Kaboul, dans une zone riche en sites bouddhiques. Des fouilles entamées en 2013 avec l'Institut afghan d'archéologie ont permis de dégager notamment jusqu'ici dix terrasses occupées par dix huit chapelles, abritant les restes de bodhisattva colossaux en argile séchée et polychromée. Leur nombre suggère que le site leur était dédié. Seule une chapelle est occupée par un Bouddha, monumental, enseignant, sans équivalent dans la région par son geste, sa taille et son raffinement. Au cœur de l'ensemble, une salle de prière (?) à banquettes, dotée d'un élément central circulaire énigmatique, encadré de quatre bases de piliers, ouvrait sur trois chapelles. Les monnaies et céramiques découvertes à Qol-e-Tut indiquent que son existence s'est étendue du 6ème siècle au plus tôt, à la fin du 11ème siècle au moins. Ce site complexe témoigne donc du remarquable développement de l'art bouddhique à Kaboul, de son originalité et de sa pérennité, sous le règne des Hephtalites, puis des Hindu-Shahi, ainsi que le suggéraient déjà nos fouilles du monastère de Tepe Narenj, situé à proximité. Ceci contredit les récits anciens d'historiens arabes et persans, datant de la deuxième moitié du 7ème siècle l'islamisation de Kaboul.

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